Balades poétiques au fil de l’eau

Avignon, sur le chemin des santons

Amateur de vues « cartes postales », prenez la navette fluviale au pied du demi-pont le plus célèbre de France. C’est en effet du Rhône ou, mieux, du chemin de halage sur l’île de la Barthelasse que se déploie l’ex-cité des papes : au pont Saint-Bénézet, aussi fortifié que dansant, aussi fortifié que dansant, succèdent les remparts, puis le Petit Palais, la cathédrale et le palais des Papes.

Dominant la ville, celui-ci bénéficie durant les fêtes d’un son et lumière gratuit sur sa façade. À deux pas, la place de l’Horloge propose 60 chalets de Noël. Les santons y ont la part belle, tout comme sur le « chemin des crèches » d’église en église. Les fans pousseront jusqu’à Fontaine-de-Vaucluse, à 30 kilomètres , pour son musée aux 2200 santons.

Nantes, l’art à quai

L’écrivain Julien Gracq comparait Nantes à une sirène. À 50 kilomètres du littoral, à la confluence de la Loire et de l’Erdre, la ville a toujours fait bon usage de l’eau, creusant, détournant et comblant. Ouverte sur l’océan, mais de loin, elle a fait fortune avec la traite négrière au XVIIIe siècle. En témoignent l’île Feydeau et les belles maisons d’armateurs du quai de la Fosse ; là où Nantes fait depuis 2012 amende honorable avec son Mémorial de l’abolition de l’esclavage.

Mais ici, l’eau, c’est d’abord la fête. Nantes court toute l’année les guinguettes de l’ancienne île de pêcheurs de Trentemoult, ses quais accueillent de l’art contemporain à demeure depuis 2007. En fin d’année, elle célèbre « Noël aux Nefs », même s’il fait frisquet au bord de l’eau, les marrons sont chauds, les cœurs aussi .

On se rend ainsi aux Machines de l’Île pour regarder les artisans sculpter des éléphanteaux ou des monstres marins dans la glace, et applaudir la parade de la compagnie Les Têtes en l’air. Le Carrousel des mondes marins resplendira aux lumières. C’est beau une ville d’eaux la nuit !

Bordeaux, d’un pont à l’autre

Le pont de Pierre et le pont Chaban-Delmas: la ville classique et sa solennelle beauté d’un côté, et, de l’autre, celle qui revit depuis les années 1990. Pour les relier, 3 kilomètres de quais, doublés par le tramway, retracent cette évolution urbaine.

Emblématique du XVIIIe siècle, le palais de la Bourse accueille « Bordeaux Tasting », pour déguster 120 grands crus. Tout près, le quai des Chartrons était jadis réservé au négoce du vin. Ses hangars, mués en zone commerciale, en feriant oublier le marché de Noël allée de Tourny.

Paris, un noël en capitale

Imaginez-vous, bien installé, dans un bateau laissant votre regard vagabonder au gré de la Seine. L’idéal pour tester la fameuse devise « Fluctuat nec mergitur ». L’idéal pour tester la fameuse devise « Fluctuat nec mergitur » (il flotte mais ne sombre pas) qui flanque le navire à voile du blason parisien… Alternative attractive à une hôtellerie coûteuse, la formule mêle animations, excursions et temps libre.

Aucun problème pour remplir ce dernier tant les rives de la Seine concentrent la culture, du Grand Palais et ses grandes expositions (consacrées jusqu’en février à cent chef d’œuvres de Picasso) au Louvre ou à Orsay. C’est d’ailleurs de ce musée que part le parcours piéton de 2,3 kilomètres sur les berges, inauguré en juin 2013. L’air frisquet met à mal le côté ludique des lieux mais, en chemin vers le pont de l’Alma, vous goûterez en toute quiétude aux 5 îlots-jardins reliés par des passerelles et à d’imprenables vues sur les Tuileries et la Concorde.

Vous croiserez aussi les batobus qui relient 8 sites parmi les plus touristiques, dont Notre-Dame. À l’intérieur, dans le déambulatoire nord, ne manquez pas le chœur du XIVe siècle. Vous oublierez alors la Seine pour admirer les vitrines des grands magasins sur le boulevard Haussmann, puis les illuminations et le marché de Noël des Champs-Élysées.

Strasbourg, du spectacle plein les yeux

Choisirez-vous les marchés de Noël si populaires ou les paillettes du cabaret voisin? Difficile de ne pas faire rimer Noël avec la capitale alsacienne, tant les marchés et les animations de fin d’année attirent les artisans et les chalands de tous bords. On a beau se dire que c’est du déjà-vu (rien de moins que la 445e édition !), on finit par se laisser griser par les effluves de vin chaud et les senteurs de pain d’épice, on admire les reflets des guirlandes le long des quais, on regarde bouche bée les scintillements du grand sapin sur la place Kléber… et on craque à nouveau pour cette ambiance rétro qui ramène aux émerveillements de ses 7 ou 8 ans.

Si, jusqu’au 24 décembre, la ville se couvre d’une dizaine de marchés, c’est vers la cathédrale Notre-Dame et sa stupéfiante façade que l’on converge. En particulier en soirée, quand les éclairages jouent à travers la dentelle de pierre. L’ensemble de la Grande Île (le centre-ville classé à l’Unesco) n’est pas en reste côté illuminations et un circuit en bateau-promenade sur l’Ill, notamment dans le fameux quartier à pans de bois de la Petite France, n’en sera que plus impressionnant à la nuit tombée.

Alentour, on n’a que l’embarras du choix parmi tous les villages du Bas-Rhin, rivalisant d’animations, d’artisanat et de gâteaux typiques. Pourquoi ne pas opter pour Kirrwiller, à 36 kilomètres ? Depuis trente-cinq ans, le cabaret Royal Palace donne à cette cité de 500 âmes des airs de Pigalle. De grandes et blondes créatures venues d’Ukraine ou du Brésil y font leur show chaque fin de semaine dans une revue sexy et raffinée. Baptisée Farouche, elle se clôt dans un french cancan endiablé aux couleurs de l’Alsace.

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