Aller d’île en île le long de notre littoral

Escale verdoyante à Batz

Votre quart d’heure en mer depuis Roscoff suffira pour croiser des goémoniers ployant sous les algues. Utilisé en cosmétique ou en agroalimentaire, le goémon apporte aussi la fertilité aux champs de Batz ( dites Ba). Sur un mouchoir de 3,5 kilomètres sur 1,5 , pas moins de 15 exploitations agricoles occupent la moitié des terres pour produire primeurs, chou-fleur et pommes de terre en tête.

Tracteurs et chevaux de trait donnent son caractère à l’île, au même titre qu’une végétation luxuriante favorisée par la douceur du Gulf Stream. De beaux palmiers emplissent ainsi le jardin Georges-Delaselle, à la pointe sud-est, dont l’exotisme est encore accentué par le sable clair et des eaux volontiers turquoise.

Sous le soleil des îles Paul-Ricard

Bien sûr, nul ne vous obligera à siroter un pastis frais mais, quand on séjourne sur une des îles de Paul Ricard, c’est un clin d’œil qui démange… C’est aussi un hommage à un entrepreneur à succès, volontiers artiste comme le prouvent les toiles de son musée personnel, sur l’île de Bendor.

Acheté par Paul Ricard en 1950, ce caillou arboré de 7 hectares à un jet de pierre de Bandol a été l’objet de tous ses soins jusqu’à sa mort en 1997. En témoignent un petit port de poche coloré, aussi mignon que factice, des statues disséminées çà et là ou une collection de 8 000 bouteilles de vins et spiritueux.

S’y ajoute une salle, tout en jaune, consacrée aux publicités et produits dérivés de la marque. après un passage chez le céramiste ou le vannier, le tour de l’île ne prend pas une demie-heure à pied, mais offre de belles échappées sur le littoral varois.

Pour profiter d’un environnement naturel plus étendu, c’est sur les Embiez, face au port de Brusc, qu’il faut mettre le cap. La deuxième des îles Paul-Ricard, acquise en 1958, aligne criques, plages et pointes escarpées sur 7 kilomètres. Depuis la marina, quelques minutes à pied ou en petit train suffisent pour une immersion dans la garrigue et ses parfums de romarin, avec vue sur la Ciotat et la Sainte-Baume ou sur la presqu’île de Gaou et le cap Sicié.

Salsepareilles, mais sans Schtroumpfs pour s’en délecter, lentisques, immortelles « griffes de sorcières » aux fleurs rose pourpre… il y a de quoi devenir botaniste. Quant à ces parcelles aux rangs bien verts, ce sont des vignes. Elles donnent du rosé en côtes-de-provence et un vin de pays-du-var, notamment blanc, qui s’accorderait au mieux avec les rascasses et mérous de l’institut océanographique voisin.

Yeu pour prendre le large

Au terme d’une demi-heure d’une croisière plus ou moins paisible sur le navire assurant la liaison avec le continent, voici l’île, étalée comme un grand poisson à fleur d’océan, et les quais sans frime de Port-Joinville : gare maritime, caseyeurs et autres bateaux de pêche, troquets de marins , statue de la Norvège reconnaissante après le sauvetage héroïque d’un cargo, anciennes conserveries…

Derrière l’écheveau des ruelles aux maisons basses ou rehaussées d’un étage. Ces maisons, coiffées de tuiles en tige de botte, aux murs éclatants de blancheur, sont l’atout charme de l’île, dispersées ou bien regroupées en son cœur, autour de l’église de l’ancienne capitale, Saint-Sauveur.

Longue de 10 kilomètres et large de 4, Yeu se parcourt à vélo ou en méhari, à louer dès l’arrivée. Aucun risque de lassitude n vu le contraste offert par ses deux côtes : l’une, face au continent, basse, aux douces et longues plages familiales, et la côte sauvage, soumise aux vents dominants et à la houle, alternant criques, falaises et pointes rocheuses. On y découvre un vieux château chargé d’histoire dont la silhouette ne déparerait pas la côte écossaise et le port de poche de la Meule avec sa chapelle.

À voir aussi, le Grand Phare et les mégalithes semés partout: pierres à cupules, et, sur la lande dominant la plage au But aux allures de bout du monde, le dolmen de la Planche à Puare ; un peu plus loin, celui des Petits-Fradets, dans un fouillis de fougères  bruissant de légendes. Poussez jusqu’à la citadelle où fut enfermé Philippe Pétain, vieux maréchal de France frappé en 1945 d’indignité nationale. Yeu a le vent en poupe : elle est surfréquentée en été…Préférez les douces arrière et avant-saisons.

Aix, vigie impériale

« Tout fut sublime en lui : sa gloire, ses revers. Et son nom respecté plane sur l’univers… »

Dès le fronton du Musée napoléonien, le ton est donné. À l’intérieur, les aiguilles de la cinquantaine de pendules sont arrêtées sur 17h49… l’heure exacte du décès de Bonaparte, le 5 mai 1821. Car Aix a l’empereur chevillé au cœur depuis son dernier séjour en territoire français , du 12 au 15 juillet 1815, avant l’exil pour Sainte-Hélène. Rue et hôtel à son nom, place d’Armes rebaptisée Austerlitz… impossible d’y échapper.

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